Nous donnons un concert dans le cadre de notre partenariat avec Yamaha Musique Europe au magasin Sono West de Rennes ce jeudi 15 mai à 18 h 30. Nous présenterons à partir de 17 h les instruments avec lesquels nous jouons. Manu joue sur une batterie Oak Custom et présentera la batterie numérique DTX 750. Quand à moi, je présenterai les deux guitares que j'utilise. Notre rencontre avec l'équipe de Yamaha date de 1999, à l'époque de l'enregistrement de Rock'n Roll Comédie, notre quatrième album. Depuis cette époque j'ai utilisé de nombreux modèles. Tout d'abord une CPX de la série Compass avec laquelle j'ai enregistré l'album, puis l'APX 10 en folk et Nylon qui m'a accompagnée pendant 6 ans. Concernant l'électrique, j'ai commencé avec la SG 2000, puis me suis orienté vers la série AES en jouant avec une 600. J'avais fait l'acquisition d'une guitare Silent, destinée à une utilisation plus personnelle dans le cadre de la maison. Ces guitares sont en effet présentées comme des instruments de pratique et n'étaient pas à l'origine, destinées à la scène.
Nous voyagions pas mal à l'étranger et le transport des instruments en avion pose au musicien toujours des problèmes. D'autre part nous utilisons du backline (matériel de musique) sur place. Fatigué des contraintes imposées, je décidai en 2007 d'amener pour la première fois une silent avec moi. Je peux la prendre en cabine comme bagage à main et cela avait l'avantage de réduire le poids général des instruments de la troupe. Comme l'instrument n'a pas de caisse de résonnance, je le branchai sur un ampli de guitare électrique. Cela fonctionna et me donna l'envie d'installer un micro devant le HP du combo. Avec l'ingénieur du son, nous avons mis au point ce système de DI pour garder le son électroacoustique du piezzo, puis rajouter un micro pour rajouter le son de l'ampli en utilisant le link du boitier de direct. Cela m'a permis d'utiliser également le canal saturé de l'ampli et donc de trouver une polyvalence dans l'instrument. Il est toujours compliqué de changer de guitare sur scène, cette solution convenait parfaitement car elle me libérait de nombreuses contraintes comme l'accordage par exemple. D'autre part mon jeu dans le trio est beaucoup basé sur les rythmiques, le tirant de corses 10/47 avec une corde sol en 0.23, permettait une tenue de l'accord plus sûre. Le seul inconvénient que je pouvais y trouver concernait les solis, ou je devais quand même bien forcer pour les bends, mais cela donnait en mélangeant le son saturé à celui de la DI une couleur originale. Je fus très vite convaincu, et si le design futuriste de la guitare peut sembler pour certains puristes assez disctutable, je trouvais au contraire l'instrument à mon goût. Je me suis donc mis à l'utiliser pendant de nombreuses années. Un moment, j'ai souhaité revenir à un istrument plus traditionnel, mais cela n'a pas duré, toute l'équipe était convaincue de la fiabilité et du rendu de la Silent. Malgré son aspect très minimaliste, cette guitare a un autre avantage qui concerne sa fiabilité, tant en lutherie qu'en électronique. Je peux dire qu'au bout de toutes ces années, elle a connu pas mal d'aventures dont elle ne me tient pas trop rigueur. Oui, nous avons une certaine familiarité avec notre instrument.
J'utilise également une guitare Folk AC3R, avec le système de micro SRT sur des projets plus persos ou en enregistrement. Lors du projet Coeur de ville, elle m'a accompagné pendant plusieurs mois. J'aime sa lutherie et sa finition. J'ai toujours eu un faible pour la couleur sunburst, et je dois dire que j'ai d'abord accroché à ça en la voyant lors d'un séminaire Yamaha à Nice. Un instrument n'a pas l'obligation d'être très cher. La qualité générale a énormément progressé, et je pense que nous avons tous des yeux d'enfants face à un objet qui nous fait tant rêver. Cela doit faire partie du choix, on se doit d'être en bonne compagnie face à un public ou des oreilles de mélomane. Cela s'entend et se voit. Je n'ai aucune explication rationnelle à ce phénomène mais j'y crois. Le système de micros SRT est conçu comme une cabine de studio dans lequel se trouve trois micros standards à votre disposition, deux Neuman et un micro à ruban. Il y'a une simulation du phénomène d'éloignement et un système anti larsen qui offrent différentes possibilités en fonction de votre jeu. Cela me convient très bien lorsque je joue seul, et me permet de m'adapter à l'acoustique du lieu ou le calage du système son.
Coeur du monde avec Louise et Ilan à Penhars en décembre 2012
Pour terminer, je ferai une petite démonstration de l'ampli THR. Conçu également, comme la Silent, dans l'idée d'une utilisation plus domestique, ce petit ampli est assez bluffant et offre un nombre incalculable de possibilités. Axé sur la modélisation comme Yamaha y travaille depuis des années, son utilisation en studio est particulièrement intéressante du point de vue des sorties HP conçues sur les recherches en HIFI du groupe. Une prise USB offre là aussi la possibilité de mélanger l'analogique au numérique, et aide parfois à peaufiner un son, lui donner une originalité au delà des standards qui restent souvent nos références.
Voici donc un résumé de mon travail d'instrumentiste, et des rapports entretenus avec la marque au diapason depuis 15 ans déjà. Une manière également de remercier de leur soutien, depuis toutes ces années, l'équipe de Marne La vallée. Elle nous est toujours restée fidèle, dans les bons moments comme dans les périodes plus délicates. Nous gardons un contact avec le monde des luthiers et concepteurs. C'est un autre aspect du métier, regarder à l'envers du décor, partager des expériences et une tranche de vie au service d'une passion.
A Bientôt