Nous avons donc commencé à répéter au Théâtre de Cornouaille Scène nationale de Quimper en septembre 2008 et décidé de travailler sans "samples", ces échantillons sonores, boucles de percus,
ou de chants. Nous avions choisi cette méthode pour "Naître" en 2006, le dernier album écrit dans le cadre d'une création dans ce même lieu.
Sept ou huit titres furent dégrossis. Comme nous souhaitions des titres assez acoustiques, l'un des premiers fut Surfin.
C'est une idée d'Andro arrangé en pensant à Led Zeppelin. Sur le Banquet de Cristal, nous reprenions avec Farid Aït Siameur, un titre de Penfleps "Kahina", lui même très proche de "Kashmir". Le
groupe anglais a dans son répertoire beaucoup de titres inspirés de musique celtique, il utilisait des instruments comme la mandoline et les accords ouverts en guitare. Le travail récent de Plant
et de Justin Adams correspond assez bien à ce que nous recherchons lorsque nous travaillons sur des thèmes de musique Bretonne. Il y'a là une ouverture qui nous semble respecter l'énergie de
l'electricité et le coté tribal de la danse.
Donc lorsque l'on répète, et que nous trouvons une ligne harmonique et rythmique acoustique, cela nous semble un bon point de départ pour un titre. Dans le cas de "Surfin", j'ai accordé ma
guitare en ré si sol ré la ré pour rechercher des fréquences basses, l'harmonie est mineure ou majeure avec ce procédé.
Surfin répé Septembre
2008
Une fois posée cette base, je peux chercher une idée de chant, un phrasé en "yaourt", plutôt en Français. Sur la première partie, je recherche des syllabes assez toniques. Sur la deuxième les
harmonies de la suite d'accord me permettent de construire un texte "plus libre". J'imagine toujours la scène pour me situer dans le chant, car avec le niveau sonore que nous avons, il me faut du
souffle et une bonne prononciation pour aider à la compréhension du texte.
Vient ensuite le stade de l'écriture, car pour la répé suivante il sera important d'avoir un texte. Jean Michel fait de la même manière pour ses mélodies d'accordéon. On préfère d'ailleurs tous
les trois bosser de notre coté à la maison sur nos parties instrumentales. Le deuxième extrait sonore est d'ailleurs joué avec une boite à rythme, Manu assurant les prises de son sur un PC
portable avec un logiciel de musique. Il enregistre après sa partie de batterie, chez lui.
Surfin Maquette avril 2009
Nous avons donné un thème général à cet album: la migration. Je travaille sur un texte écrit la semaine précédant les répés le 20/09/2008 exactement. J'ai dans la tête "Apocalypse now" de
Coppola, les pirogues, Les torches allumées, les couleurs feu, sang, cette scène ou Robert Duvall fait surfer ses "champions". Je lis dans les médias des articles sur la jungle de Calais, en
particulier dans "Elle" un très bon papier sur ce sujet, entre rubrique People et Photos de mode. J'essaie de relier ces impressions par des mots, l'ambiance ou le regard de Klaus Kinski
dans Aguirre ou la colère de dieu de Werner Herzog.
Quand au printemps 2009 nous décidons de maquetter (enregistrer sur le PC Portable) les titres, nous avons dèjà chacun une idée de ce que sera "Surfin", on laisse donc aller notre imagination à
partir des possibilités offertes par les moyens d'enregistrement. Nous Travaillons dans un bureau de Ti ar vro à Quimper, nous n'avons en effet pas besoin d'un gros niveau sonore pour les
parties d'accordéon, de clavier ou de guitare.
C'est à cette époque que nous nous décidons à travailler avec Clive Martin et Stéphane Mellino. Pour voir si cela collera en studio, nous faisons un essai avec eux au studio Alhambra Colbert à
Rochefort en Mer. Nous sortons convaincus de l'intérêt de travailler avec un réalisateur.Le son du studio nous emballe, la pièce où nous jouons est une ancienne salle de cinéma, elle permet une
prise de son en live. Je crois que Clive utilise 23 micros sur la batterie, il fait son choix en fonction de l'ambiance du titre que nous enregistrons.
Lorsque nous revenons travailler en novembre, pour la prise finale, nous intervertissons les parties mélodiques et les riffs et changeons donc encore de production au morceau. Une partie de basse
ayant été créée, l'utilisation d'une guitare douze cordes semblait plus judicieuse, car elle se marie mieux avec le banjo et la mandoline. Pour l'anecdote, l'avant dernier jour des prises,
nous passerons une soirée à chercher à harmoniser l'ensemble de la chanson, à essayer de lui donner une couleur différente. Pas convaincus, nous reviendrons à la version d'origine, dont voici un
extrait du mix avec les cuivres Michel, Pascal, Laurent et Marc présents sur sept titres de l'album. Je joue une partie de bombarde sur un thème d'Andro à la fin pour donner une autre couleur au
morceau.
surfin Final (Extrait MP3)