Cela fait maintenant trois semaines que l'album est terminé. Nous sommes en pleine phase de réflexion sur l'ordre des titres.
Dans le langage professionnel on appelle cela le "track-listing". Comme c'est le douzième album, et que l'on y croit comme au premier jour, on cherche à faire du mieux possible. C'est loin d'être
gagné...
De plus, on le fait écouter à droite à gauche et les retours sont à chaque fois différents quand aux titres à mettre en avant. Oui en effet, à ce qu'il parait, d'ailleurs on s'en doute, il est
souvent très utile de choisir un titre qui pourrait le mieux résumer le disque. Cela facilite le travail d'un programmateur et lui donne ou non l'envie de poursuivre l'écoute de l'ensemble. Je
sais c'est cruel, mais nous nous y habituerons.
Nous nous sentons dépendants de la façon dont l'album sera diffusé sur les radios, écouté la première fois par le quidam qui le découvre. En bref, on se pose des tas de questions
compliquées.
On cherche donc un ordre.L'idéal est de se prendre pour un DJ, mais comme sur douze titres il y'a trois "Slows" dont une valse musette, Tabernouch! c'est pas la bonne méthode.
On peut faire appel à sa mémoire et rechercher dans les albums importants de l'histoire du rock, une recette ayant fait ses preuves. Là, ça nous met les j'tons car en général nous étions
déjà nés. On préfère donc passer à autre chose... On peut aussi écouter ses potes. C'est une méthode longue et drôle car personne ne voit le même titre. A chacun sa vision des gars, du
groupe, de son histoire. Un tel se rappellera du concert donné dans un bar au siècle dernier devant 3 personnes où nous avions joué une version apocalyptique de Pol Tax Rap, un autre de ce
vélo qui doublait notre camion dans le Jura tant notre véhicule souffrait du poids de la sono, du matériel et de notre fatigue.
En fait on se pose plein de questions car l'on doute, pas de doutes. D'un autre coté, cela rassure, je ne pense pas que l'on puisse avoir le recul nécessaire pour maîtriser tous les aspects
d'une production, d'autant plus que nous avons justement fait appel à deux personnes extérieures pour piloter l'engin.
Donc nous avons pris le parti de croiser les choix des uns et des autres... OUF!
Voici donc ci-dessous le visuel (uniquement la photo), C'est une photo prise par Manu lors d'une tournée en République Tchèque en juin dernier. Nous étions dans le bus, lorsque nous avons croisé
cette micheline. Comme nous avons choisi la migration comme thème principal de l'album, cette image lui correspond vraiment bien. Le folk-rock se
nourrit depuis les premiers bluesmen et folk-singers de ces histoires de « route » semées de rencontres. Ces « road-movies » dont les thèmes sont souvent récurrents dans les
chansons et musiques du monde traduisent la plupart du temps la quête d’un ailleurs, d’une amélioration de ses conditions d’existence.
Chaque chanson met en scène une situation née du voyage ou de l’errance, de la nécessité de prendre des risques pour survivre : pactiser avec le diable selon la légende de « Robert
Johnson », choisir l’exil comme dans « Doryphore », « Comme une pierre qui roule » ou « Si je cale je coule », rechercher l’anonymat dans « Monsieur »
ou « Le comptoir ».
A Bientôt pour la suite.
A tout de suite d'ailleurs!