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Le blog de Red Cardell

Le blog de Red Cardell

Ce Blog traîte de sujets décalés par rapport à l'univers du groupe en fonction de son actualité, à travers le regard d'un de ses membres sur son parcours de musicien dans un groupe Pop.


Running in Paris

Publié par Red Cardell sur 18 Mars 2013, 09:59am

Nous voici donc de retour de new York et de Stadium Red, où nous avons passé une dizaine de jours fin février. Nous avons à nouveau travaillé avec Ariel Borujow. Comme je vous l'ai indiqué lors du dernier article sur ce Blog, nous y avons mixé un concert enregistré à Paris à la Boule Noire en novembre dernier. Pour Ariel, c'était une nouveauté, car malgré sa longue expérience, il mixait un live pour la première fois. cela nous a amené à nous intérroger sur la méthode à employer. En effet un tel enregistrement implique une prise de son du public avec deux micros orientés vers la salle. On a donc forcément des "interférences" entre la prise de son instrument par instrument et la captation de ces micros qui restituent le mixage de l'ingénieur du son pendant le concert, ses traitements (Compresseurs, réverbération, échos...). La salle elle même à ses propres propriétés en matière de réverbération, il est donc utile de bien écouter celle-ci et d'en faire une sorte de toile blanche, de support avant de commencer à mixer. Une fois cette étape franchie, on commence à intégrer les instruments, les "traiter" : ce qui signifie en rechercher la plus fidèle représentation, parfois on laisse "droit", ce qui signifie que cela ne nécéssite pas d'effet ou d'équalization particulière, parfois l'on utilise des effets, des plugs in (logiciels de simulation de son, d'instruments...)

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Un Plug in utilisé par Ariel Borujow

Cela permet d'isoler la source sonore et de la marier le plus naturellement possible avec les autres, ce travail concerne surtout les fréquences et donc la propriété physique des sons. Nous avons beaucoup échangé avec Ariel sur ce point et avons donc orienté le travail dans ce sens. Cela a la particularité de nous faire beaucoup parler de musique, d'en écouter énormément pendant le mixage. Nous avons tous des disques références pour l'artiste bien sûr, mais aussi pour le son, la production artistique. les choix de micros, de pièces, de configuration sont des paramètres que nous prenons en compte au quotidien dans notre métier.Pour la scène, mais aussi pour les disques. De nombreux producteurs sont célèbres come Phil Spector, Georges Martin, Brian Eno, Daniel Lanois, Rick Rubin ou Mike Vernon.

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Un de mes albums de référence produit par Mike Vernon FM période Peter Green

Nous avons souvent choisis des disques uniquement en fonction de ces références, et nous passions pas mal de temps sur Youtube à regarder d'autres producteurs ingés son travailler. Il y a par exemple sur Tchad blake (Suzanne véga, Muthemat, Black Keys, Pretenders...) des vidéos qui donnent des indications et traduisent un détail qui peut nous servir pendant le mixage ou alors à l'avenir.

 

 


 Une vidéo regardée au studio l'ingénieur du son et producteur Tchad Blake

Pour Ariel Borujow, la restitution des fréquences basses est essentielle dans le spectre sonore. La voix doit être "frontale" ce qui signifie bien mise en avant. Cette écoute du son est bien sur très propre au hip hop, mais pas seulement, le travail de Rick Rubin avec Johnny cash est également une référence dans le style guitare accoustique-voix. Ensuite il faut prendre en compte la disposition du groupe sur scène, la provenance de la source sonore, le charley est coté cour (à droite en regardant la scène) il faut donc prendre ce paramètre en compte. On peut parler de "vision" sonore. Le traitement chosi implique l'utilisation de la stéréo avec les panoramiques. Pour les effets, il y a un mixage référent du concert qui donne des indications, mais nous ne sommes pas obligés de le suivre tout le temps dans la mesure où le recul pris en studio nous permet d'oser des choses nouvelles qui fonctionnent très bien et correspondent à l'énergie du groupe sur Scène.

De ce point de vue, le concert que nous avons donné au Shrine sur le boulevard Adam Clayton Powell Jr a permis à Ariel de se faire une autre idée du groupe. Le lendemain au studio il nous a confié que notre groupe lui faisait penser aux Jam bands, genre initié dans les années soixante dix et dont les plus fameux représentants sont Grateful Dead et Phish.

 

Une reprise des Talking Heads comme les affectionne Phish 

Nous n'avions jamais vu notre musique sous cette angle, mais en effet, le coté un peu auberge espagnole de tous les territoires musicaux explorés par Cardell depuis vingt ans est très proche de ces univers. Nous sommes un groupe de scène en premier lieu, aimons bien improviser, n'avons pas de set-list définie. Nous avons toujours pris du plaisir à visiter le répertoire d'autres artistes (Harvest de Neil Young à l'invitation de HarvestBZH à la ferme de Gwern an dour à Brasparts, Danielle Messia, Dr Das ou le Bagad Kemper par exemple). Sur le fond cette "case" Jam Band nous convient bien, elle nous permet de nous situer dans un mouvement très ouvert à tous les styles, où le collectif prend souvent le pas sur l'individuel et introduit les notions d'indépendance propres à l'esprit originel du groupe à ses débuts. La notion de succès commercial très humaine en défintive puisque dans les gênes de la culture Rock et Pop, quand même bien basée sur l'idôlatrie et les grands messes que sont les concerts, les festivals, les stades, la mode, l'image, l'argent et l'égo se trouve naturellement remise en question par le temps qui passe et la force de persévérance qui vous accompagne sur le long cours, le calme plat comme les tempêtes...

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Le Nouveau live, sortie le 26 avril, une production Keltia Musique, comme Falling in love, un visuel de Fanch Le Hénaff.

Nous voici donc avec un quatorzième album "Running in Paris", un live avec les titres suivants: Laride, A Montparnasse, Mandolino, Running in Paris, Ar Sorcerez, C'est trop tard, Falling in Love, Politician Desease, We've got to be alone, des versions très "live", hors format pour certaines pas loin de 9 minutes... En tout cas bien dans l'esprit d'une certaine tradition des enregistrements en public, photographie instantanée d'un moment de partage. Nous sommes ravis encore une fois de ce travail à New York, cela nous apporte énormément. Un beau projet est né là bas, nous commençons à y travailler, la relation que nous entretenons avec Ariel et toute l'équipe du studio nous pousse à vouloir continuer la route avec eux.

A Bientôt

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B
bien basée sur l'idôlatrie et les grands messes que sont les concerts, les festivals, les stades, la mode, l'image, l'argent et l'égo se trouve naturellement remise en question par le temps qui passe et la force de persévérance qui vous accompagne sur le long cours, le calme plat comme les tempête
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H
I am not really into sound engineering and the things that need to be taken care while dealing with the instruments used for musical concerts. It was informative to go through the different procedures carried out by sound engineers to set up the environment to conduct a concert.
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S
Depuis qu'il est sorti en 1977 (Fleetweed mac), Rumours n'a jamais usurpé sa place dans le gotha des best sellers internationaux. Adieu le bon vieux blues des familles, Mike Fleetwood et John McVie<br /> sont complètement remotivés par l'arrivée de Lindsey Buckingham, un magicien du son tourmenté par les Beatles et leur technique, et de Stevie Nicks, de fortes personnalités. Le Fleetwood Mac tourne<br /> donc le dos à son passé de blues band anglais et sort un sixième disque, le plus vendu de tous les temps sur lequel figurent des petites merveilles : Go Your Own Way (Buckingham), Gold Dust Woman,<br /> un morceau beaucoup plus éthéré que l'on doit à Stevie Nicks ou Don't stop (McVie), voire You make lovin' fun. Rumours respire la joie de vivre, le plaisir d'être ensemble et de s'éclater. Mais<br /> dans les coulisses, c'est un autre refrain car les couples John McVie (bassiste) et Christine (chant et clavier) ainsi que Lindsey Buckingham (guitare) et Stevie Nicks (chant) se déchirent sur fond<br /> de cocaïne, pendant l'enregistrement pour donner les titres que l'on sait et qui ne parlent que de déchirements amoureux et du besoin d'aller de l'avant. Les mélodies ensoleillées pleines de rock<br /> adulte californien s'enfilent comme des perles, les harmonies vocales sont raffinées (à la Beach Boys dont Buckingham était fan) et la production minutieuse. Quoi de plus normal que les adultes<br /> issus du Baby Boom, le premier public du Fleetwood Mac, s'y retrouvent dans ce répertoire...
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