Demain se déroule la manifestation le disquaire day. Elle consiste à mettre en valeur le travail des disquaires indépendants dans une conjoncture difficile depuis maintenant des années. Le rapport à la musique a beaucoup évolué avec l'apparition du MP3 et des nouvelles habitudes de consommation du public à travers le net, les smartphones et tout le grand bazar numérique. Comme le soulignent de nombreux observateurs et acteurs du métier, il est assez compliqué de trouver un pilote dans cet avion, mais cela a transformé radicalement le rapport entre l'artiste et le consommateur. Il faut bien appeler un chat un chat!
Ce travail de commerçant est tout à fait respectable, il fut un temps le lien unique entre les artistes indés et le mélomane. Combien sommes nous à regretter, cette connaissance du client qui nous faisait découvrir de nouveaux groupes non médiatisés, mal distribués par des labels indépendants aux moyens limités mais qui parvenaient par cet intermédiaire à survivre. Les artistes émergeaient souvent grace à la scène et parvenaient alors à "dérégler" un peu le système et mettre en lumière les contradictions de tel ou tel courant. Je me souviens de la querelle entre Alternos comme Boucherie production et La Mano lors de leur signature chez Virgin. Aujourd'hui d'ailleurs, un artiste qui ne tourne pas aura très peu de chances d'être signé, même sur une major.
Le symbole de cette journée du disquaire day est le Vynil, ce support est en effet tant par son désign que la qualité du son la référence. On dit un disque! Je n'ai jamais eu la chance de pouvoir enregistrer un vynil, nous sommes arrivés trop tard. Quand j'étais gamin néanmoins, je passais mon temps à écouter de la musique sur un vieux tourne-disque. A l'âge de 14 ans j'achetais mon premier 33 tours, l'album rouge des Beatles. C'était à Locquirec chez l'électricien du village, il y avait un rayon disque dans son magasin. Ensuite vînt le Lycée, Morlaix et ses disquaires, il y'en avait un très bien Rue de Brest avec pas mal d'imports, je me souviens.
Je me souviens! alors voici un Top 5 des mes albums vynils.
N° 5
bbh 75 mon disque préféré du rock français. Un son "à l'arrache", mais du Riff! Un disque qui nous sortait de toute la soupe variet que l'on devait supporter à la télé ou à la radio. J'ai tenu jusqu'à "Irradié" mais à partir d' "Alertez les bébés" je trouvais ça trop bien fait. Jai carrément décroché à "Champagne", un peu comme Lavilliers après "T'es vivant" d'ailleurs. J'étais plus attiré par Talking heads ou Television à l'époque. J'écoute néanmoins encore aujourd'hui chacun de ses nouveaux albums avec attention.
N° 4
Obsolete avec des musiciens de Gong, un truc bien barré, Hey mushroom! Will you mush my room. Un titre phare "Chrysler Rose", là aussi un super riff de guitare, j'ai entendu Dashiell Hedayat sur france Inter chez François Busnel l'autre jour. c'est l'écrivain Jack Alain Léger. Le titre sonnait vraiment.
N° 3
Le son du Vynil par excellence! Un disque que je mettais en boucle pour la puissance des guitares acoustiques. Aujourd'hui même en CD ça ne sonne pas, alors écouter ça en MP3, c'est une vraie torture!
N°2
Un disque énorme, une version de "It's all over now" des Stones terrible. Un titre écrit pour Winter par John Lennon: "Rock'n roll people" et une version démoniaque du "Highway 61 revisited" de Dylan. un groupe au Top. je l'ai vu à penfeld quand j'avais 18 ans, beau souvenir, puis il y a sept ans nous avons eu la chance de jouer sur un festival où il était programmé juste avant nous à Ingelmunster en Belgique. J'avais amené mon Vynil pour une dédicace mais je n'ai pas osé, trop intimidé.
N° 1
Le groupe que je désepérais d'entendre en pleine époque new Wave. Une production de Brian Eno et Adrian Belew à la guitare. Ce disque m'a ouvert à tout un tas de genres musicaux. Crimson, le rock progressif dont je me méfiais à l'époque, Miles Davis, Coltrane, Zappa. La présence de la voix de Byrne combinée à un magma de rock de musique Africaine, de funk de Blues, bref tout ce qui allait également par la suite guidé mes envies de musicien.
Voici donc un petit classement très subjectif, car j'en oublie beaucoup d'autres comme un Vynil de Piaf que j'écoutais beaucoup, le live à l'Olympia de Stivell que je traçais à la flûte, l' "Irish Tour" de Rory Gallagher, les premiers Thiéfaine, le "Seconds of pleasure" de Rockpile et l'"Américan festival folk blues" de 1963. tant de de temps passé à regarder tourner une galette.
A bientôt