C’est une tradition, depuis le premier album, nous aimons la valse musette. Pour de nombreuses raisons, mais surtout parce qu’elle se joue avec un accordéon. Après « Cirrhose »,
« La Cire » et« Naître », nous avons donc composé « La valse des apaches ».
L’idée est venue à la fin d’une répétition, dans ces moments de lassitude où fatigué par le son et le travail du cerveau nous nous relâchons. En général sans nous regarder, nous jouons chacun un
air différent, enfin plutôt un « machin » qui ressemble vaguement à de la musique. Sans une parole nous nous mettons à jouer mécaniquement et parfois ça donne une idée. C’est ce qu’il
s’est produit pour ce titre. L’accordéon donnant l’ambiance, nous avons commencé à harmoniser en s’inspirant de l’orgue de barbarie, de la musique de fête foraine ou de cirque. Puis nous avons trouvé une suite d’accord intéressante qui permettait de résoudre le thème mélodique. Ci dessous un bel exemple de chant »Yaourt ».
Yaourt
La semaine suivante, j’ai trouvé naturellement un chant et écrit aussitôt un texte. Comme cela mes semblait assez finalisé, je me suis enregistré sur mon Ordi rapidement. Je mets une boite à rythme (Grosse caisse et Tambourin en 3 temps), puis j’enregistre la rythmique de guitare acoustique. J’ai joué une partie de guitare électrique et chanté en serrant le micro dans mes deux mains au niveau de la pastille. En le rapprochant au maximum de mes lèvres. J’ai obtenu un son saturé très intéressant. Une fois finalisé l’ensemble, j’enlève la boite.
Maquette
Pour le texte, je me suis inspiré du mot Apache, les « voyous » de la fin du XIXeme qui habitaient du coté de Ménilmontant, Montmartre, la banlieue, enfin ceux que M. Thiers n’avait pas pulvérisé au Karcher pendant La Commune. J’ai choisi de chanter une histoire d’amour impossible, comme dans les films
réalistes que je regardais ado, le vendredi soir, du temps du Ciné Club de Claude Jean Philippe. Arletty, Gabin, les scénarios de Jeanson ou de Prévert, les films de Renoir et Carné m’ont
beaucoup marqué. Quand je chante j’essaie de penser à ces images et ces dialogues.
Mon copain qui chante les squelettes m’a demandé un jour si j’avais quelque chose sur la chanson de Mac Orlan, « Fanny de Lanninon ». Il était sollicité pour chanter dans le cadre d’un
hommage au romancier. Comme je venais de lire plusieurs de ses livres au cours des deux dernières années, Le chant de l’équipage et l’Ancre de
miséricorde entre autres, j’avais les paroles, mais pas l’adaptation. Je me suis donc enregistré là aussi de la même manière que pour « La valse des apaches ».
Fanny
Jean Michel et Manu de leur coté récupèrent par le net la maquette et me renvoient leurs idées abouties. Une fois en studio, nous avons enregistré tout en live, chant compris, guitare acoustique, accordéon et batterie. Nous avons ensuite habillé l’ensemble d’une guitare électrique, de perçu et d’un second accordéon. Dans le Mix, Clive a mis toute la batterie à gauche pendant le deuxième couplet.
Mix
Le Blues est souvent pour un guitariste la base de son apprentissage, pour l’accordéoniste c’est le répertoire valse et musette. Jean Michel en connaît un rayon, et le chante d’ailleurs particulièrement bien, en témoigne cet enregistrement des « Amants de St Jean » sorti en 2002 sur le CD « Un souffle pour la vie » au profit de la lutte contre la mucoviscidose. Chaque artiste devait chanter une chanson d’un autre répertoire que le sien.
Amants
Je continue donc le blog sur l’album, mais comme je viens de retrouver des vieilles cassettes de répés, j’ai bien envie de vous parler aussi des origines du groupe. je dois pouvoir faire le lien entre idées d’il y’a 20 ans et compos d’aujourd’hui. En les écoutant c’est évident.