Nous travaillons depuis plusieurs mois sur le projet Fest- Rock avec le Bagad Quimper.
Nous jouerons en fin de semaine au pavillon de Penvillers à Quimper pour la clôture du Festival Théâtre A Tout Age. Très Tôt Théâtre avait sollicité l’an dernier le bagad pour un projet Rock, celui-ci a pensé à nous. C’est une vraie reconnaissance, vous l’imaginez bien, que d’être sollicité par cette formation emblématique de la musique Bretonne de ces dernières décennies.
Hervé le Meur en 1953 avec la Kevrenn Chlazik futur Bagad Kemper
(Source keltiamusique.com)
C ‘est également pour nous l’occasion de saluer Jean Claude Paréja président du festival qui prend sa retraite cette année. Nous avons partagé avec lui bien des moments au tout début du groupe, il connaît très bien notre histoire depuis Penfleps et nous a toujours fait confiance et encouragé par une vision très personnelle de notre parcours, sans jugement, loin de tous les clichés « rock » d’un groupe en développement, nous comparant à juste titre comme une compagnie sur la route défendant un artistique, dont le projet se situe sur le long terme. D’abord saltimbanques…
Fest-Rock 17/12 20h30et 18/12 18h
En juin dernier, nous nous sommes réunis afin de définir le répertoire. Le bagad a choisi six titres de Cardell, et autant du leur. Cela demande dés le départ un travail sur les tonalités car les pipes et bombardes sont en si bémol, ils peuvent jouer en si bémol majeur et mineur, Fa, mi bémol, do mineur entre autres. Nous avons donc adapté nos tonalités aux leurs en montant ou descendant d’un ton ou d’un demi ton. Ce n’est pas trop dérangeant au niveau de la voix, ni des instruments. On peut trouver des combines, comme par exemple accorder sa guitare en mi bémol à la manière de nombreux bluesmen. Tout cela se fait donc au fil du temps et des répétitions. J’utilise également un capodastre afin de retrouver les mêmes positions d’accords que dans le titre original, ou alors je change ces positions et cela donne une couleur différente de la fraicheur à un titre comme Mescufurus par exemple.
Le penn-soner du bagad, que l’on traduit littéralement « sonneur en tête » qui veut dire chef d’orchestre, travaille ensuite sur les arrangements, car le bagad est composé de différents pupitres ; Pipes (Cornemuses), Bombardes, Caisse claires (Caisses claires écossaises que l’on retrouve dans les pipe band), et percussions composées de toms, une grosse caisse, darbouka, shaker en tous genres, cajon etc…
Au sein du pupitre bombarde de nombreuses possibilités sont offertes également en fonction des instruments utilisés, ténor, alto…
Steven Bodenes aidé de Jean Louis Hénaff a donc fait un très gros travail d’arrangement sur nos titres.
Concernant le répertoire du bagad, nous avons cherché à inclure du texte et des arrangements rythmiques et harmoniques du groupe. Les contraintes imposées concernent surtout le thème, par exemple une gavotte ou un hanter dro. Nous devons comme dans le jazz, respecter la durée en nombre de mesures du thème lorsque nous incluons du texte ou une partie solo. Comme ce sont des mélodies et des arrangements complexes, cela nous a permis d’aborder la musique traditionnelle sous un angle nouveau. Nous avons appris beaucoup de choses concernant les mouvements, leur interprétation.
La puissance dégagée par le bagad est très impressionnante, nous avons pu en juger dimanche dernier lors de la première répétition à Briec.
Lorsque l’on joue comme moi devant, au centre, on a le sentiment de surfer sur une vague de fou… c’est vraiment grisant. Je me rends compte sur la vidéo, que je dois chanter vraiment en puissance pour bien ressortir la voix, il faut que j’y pense car parfois c’est un peu faux .
Comme nous sommes une bonne cinquantaine sur le plateau, les répétitions nécessitent pas mal de discipline, Steven est vraiment bien pour diriger tout ça, même si le contexte est différent, je ressens la même implication que Michel Delage qui arrange les cuivres de Cardell depuis 3 ans maintenant. Pour un musicien autodidacte comme moi, c’est passionnant d’apprendre auprès de musiciens de ce niveau, ça me remet en question sur mon approche de la musique, cela fait travailler l’humilité, l’écoute de l’autre, rassure aussi bien sur, et permet de se donner de nouvelles ambitions en matière de création.
Jean Michel doit provisoirement s’accorder quelques temps de repos, nous avons donc pour le spectacle sollicité un violoniste, Pierre Stéphan. Pierre travaille sur de nombreux projets allant du Jazz au trad en passant par le collectage sonore.
Donc voilà, vivement le week-end prochain. Nous allons également participer à un spectacle de rue dimanche après midi dans les rues de Quimper avec la compagnie de la dernière minute. Une nouvelle expérience qui s'annonce assez originale et "déjantée" avec un char musical...
Atelier écriture Collège Fontanes Niort mai 2011
En marge du spectacle, dans le cadre du festival, j’anime également un atelier d’écriture au collège Paul Langevin au Guilvinec. Nous écrivons un texte qui accompagnera un Horn Pipe, une marche. Le thème choisi est la fête. C’est une classe de troisième. Nous avons donc fait des groupes qui ont écrit un couplet, un « pont ». Pour cela je me présente avec une mélodie, sur laquelle la note correspondra à une syllabe. On définit donc des vers à 7, ou 6 syllabes pour le couplet et 6 pour le pont ou alors deux alexandrins.
J’avais déjà animé des ateliers d’écriture à Niort l’an dernier. C’est très enrichissant car la préparation, ainsi que la conduite de celui-ci, demande beaucoup de concentration et une vraie forme physique et mentale. En effet il ne faut pas lâcher un seul instant l’attention, motiver les élèves en chantant comme si tu étais sur scène, il n’ y a pas de demi mesure… Je suis d’ailleurs revenu sur des idées un peu préconçues sur le métier d’enseignant en tant que parent d’élève moi même. 6 heures dans une journée, je peux vous dire que ça envoie de l’air et que cela fatigue … une bonne fatigue quand même.
C’est de plus une autre manière de travailler sa musique car elle impose de structurer une méthode, de se donner une autre vision de ma propre manière d’aborder l’écriture d’une chanson. La chanson française est une source d’inspiration évidemment, mais il faut essayer de décomposer, retraduire les « dogmes », chercher par le son des mots du français d’autres repères. La poésie est une voie, l’associer au groove d’un funk ou d’une gavotte un beau challenge. Le blues reste la base de la musique rock, c’est un chemin il y’en surement d’autres.
A Bientôt