Le nouvel album Courir vient de sortir, huit mois se sont écoulés depuis les premières répétitions à Quilly près de Savenay. Nous avions à l’époque cette idée de se retrouver tous les quatre dans une pièce, improviser, remettre la notion de plaisir et la légèreté au cœur du projet et de suivre ainsi une nouvelle direction, trouver un nouveau souffle, rechercher de la fraicheur, en s’appuyant sur les bons concerts de la nouvelle formation depuis avril 2016.
Nous y sommes parvenus après des mois de doutes, d’incertitudes, comme à chaque fois.
Le résultat est toujours une somme d’éléments connus et inconnus, dont nous maitrisons plus ou moins les paramètres.
Il n’ y a pas de recette miracle, cela n’existe pas.
Cet album composé et écrit à quatre, a été finalisé en studio au mois de février.
Entre temps, Jean Michel a été rattrapé par des problèmes de santé. Comme sur la période 2011-2015, il a entamé un protocole de soins depuis plusieurs semaines, qui lui impose son retrait du groupe.
Un groupe de rock, c’est de la musique bien sur, une histoire humaine forte, bien entendu, mais aussi un environnement, la route, la scène, ses coulisses, un rêve...
Il n’est pas si facile de trouver un équilibre entre le plaisir et le doute. La fatigue physique et mentale, les hauts, les bas, le parcours de vie, induisent souvent des comportements d’addiction. Pouvoir y faire face réclame une vraie force et du temps.
Si le travail un excellent antidote, cela demande beaucoup de remises en questions, artistiques et personnelles. Ce n'est pas la première fois dans la longue vie du groupe que nous y sommes confrontés.
Comme je l’ai souvent dit, notre projet Red Cardell a évolué au fil du temps vers une sorte de collectif au rythme des créations que nous avons eu la chance d’initier: l’album Naître, la rencontre avec les amis ukrainiens, doublée de la résidence au Théâtre de Cornouaille jusqu’à Bienvenue, en passant par le Banquet de Cristal, Soleil Blanc avec la section de cuivres où encore la rencontre avec le Bagad Kemper et nos balades new-yorkaises durant les quatre années d'absence de Jean Michel.
Notre but est de conserver cet équilibre entre le sens et l'énergie, en se nourrissant du regard de l'autre, bienveillant, comme critique.
On essaie simplement de lier musique pop et trad, on cherche tout le temps... trouver une clé, tenter de représenter l'instant présent par le prisme du monde d'aujourd'hui et d'hier. Cumuler toutes ces expériences, entre les concerts et les albums, rend de l'intérieur, le projet Red Cardell passionnant comme au premier jour.
Répétition à Kiev avec Gourtopravci en juillet 2006 sur le titre Davaï
Nous avons le plaisir d’accueillir un nouveau membre dans l’équipe. Fred Lucas musicien nantais, croisé dernièrement sur scène avec les anglais Robin Foster, Soom T ou encore We Are Bodies. Côté français, c’est avec Lucien Chéenne, Marquees, Crimson Daze et Elephanz que vous avez pu le voir. Bassiste et clavier, il nous rejoint pour défendre sur scène les nouveaux titres que nous intégrerons au set.
C’est un retour aux origines du groupe, une section rythmique basse, guitare, la batterie d’Hibu corbel, et un instrument dédié aux mélodies : le violon et la 6 cordes de Pierre Sangra. Les premiers concerts donnés ensemble, tous les quatre, à Bordeaux, Strasbourg, Bréal, et aux Sables d'Ollones ainsi que les répétitions, nous ont bien rassurés, et il nous tarde de vous retrouver sur scène.
Nous faisons ce choix d’avancer sans l’ombre d’un doute.
L’histoire n’est pas figée et d’autres idées et envies ne manqueront pas de s’exprimer dans un avenir proche.
L’album s’appelle Courir, red en breton, ça nous va bien.
A Bientôt