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Le blog de Red Cardell

Le blog de Red Cardell

Ce Blog traîte de sujets décalés par rapport à l'univers du groupe en fonction de son actualité, à travers le regard d'un de ses membres sur son parcours de musicien dans un groupe Pop.


EN STUDIO

Publié par Red Cardell sur 6 Octobre 2017, 09:08am

Cet automne est placé sous le signe de l’enregistrement de notre nouvel album.

Nous avons commencé à travailler fin juin en répétitions près de Savenay. Nous n’avions que deux ou trois idées de riffs et de mélodies. L'idée d'origine est de se mettre dans la configuration du groupe qui débute et fait ses premières répés pour trouver un répertoire. Le son lui a mûri au cours de ces deux années passées ensemble. L’évolution du set de nos derniers concerts, avec l’apport et le réarrangement d’anciens titres de Rouge et Douleur, nous a orienté vers une couleur très rock.  A la différence des projets précédents, nous mettons de coté les possibilités offertes  par l’informatique d’enregistrer chez soi des fichiers instruments et de les partager ensuite avec les camarades pour monter un titre.

Si cela est bien sur très pratique, il y a comme une certaine frustration, de ne pas partager l’instant de la prise de son avec les autres musiciens. Comme une première idée est souvent la bonne, on perd parfois cette fraîcheur que l’on retrouve ensuite sur scène dans le live. Le dialogue dans le groupe est alors plus technique, on obéit à des règles imposées par le logiciel de son, ses possibilités de productions infinies en termes d’effets et de montage.

Pierre finalise quelques lignes de basse en fin de répé le dernier jour.

Pierre finalise quelques lignes de basse en fin de répé le dernier jour.

A l’époque où les groupes enregistraient sur bande, beaucoup d’entre eux créaient leur titres en tournée, puis les jouaient pendant quelques mois sur scène, pour ensuite les enregistrer en studio. Le fait de les connaître parfaitement permettait de gagner du temps sur l’enregistrement afin d’en garder pour la production artistique. L’énergie de la prise live au profit de la technologie studio ou inversement.

Ce sont ces réflexions qui nous ont conduits à procéder selon cette méthode.

Quand on se retrouve comme cela en répétition, cela nous rappelle nos premiers pas dans le rock. Des improvisations d’une demi heure sur un seul accord, les trois notes qui font décoller l’histoire, un titre que tu montes en dix minutes…

Des moments de grâce, et d’autres de fatigue quand le cerveau ne répond plus !

Même durant la pause déjeuner naissent des idées, ou alors le soir autour d’une table avec deux instruments acoustiques. Nous nous sommes mis en immersion totale pendant 4 jours. Douze titres ont été composés. Certains avaient déjà leur forme pratiquement finie. D’autres étaient encore à l’état d’embryon, mais nous avions une piste.

On sort de notre cantine, les quatre saisons, le chef accepte de faire la photo. On y parle de musique bien sur, on chante des mélodies à table, puis on commence l'après midi avec un titre qui tourne facilement!

On sort de notre cantine, les quatre saisons, le chef accepte de faire la photo. On y parle de musique bien sur, on chante des mélodies à table, puis on commence l'après midi avec un titre qui tourne facilement!

Courant juillet, nous avons fait un travail sur les mélodies. Comme le mélange accordéon/synthé et Violon fonctionne très bien sur scène, nous avons passé du temps à fouiller les harmonies et bien définir les accords.

Pour les structurer provisoirement, j’écris ensuite des textes suivant ou pas le « yaourt » utilisé. On définit refrain, pont, couplet, puis les plaçons afin de finaliser cette étape.

Nous nous sommes donc retrouvés fin août à nouveau en répétition, et avons fait des maquettes sommaires de chacun des titres. Ils sont tous joués en live. En trois jours, tout était prêt, nous avions déjà la couleur de l’album, ses contours bien dessinés. Pour mieux encore aboutir à notre objectif et se libérer de la partie enregistrement répé, nous sommes donc venus la semaine dernière à Plestin au studio le Chausson, chez notre régisseur son live également, Nicolas Rouvière, pour faire une maquette de qualité du futur album.

Nous avons tout enregistré dans de bonnes conditions, et cela nous permet aujourd’hui de ré-écouter les titres avec le recul nécessaire pour nous permettre d’envisager  les différentes méthodes s’offrant à nous pour l’enregistrement final.

Des idées naissent de production musicale, de recherches de son, de nouveaux instruments de Chœurs, d’arrangement.

Nous sommes en contact au quotidien pour préciser le propos et trouver la bonne manière de procéder.

La on bosse sur un an dro "space"

La on bosse sur un an dro "space"

Artistiquement, cette méthode de répétition nous a conduit à devenir plus un groupe, qu’un collectif. La présence de Pierre et Hibu depuis deux ans, influence énormément la création.  Tous ces albums produits depuis 25 ans ont forcément orienté notre manière de composer. Il y a des choses présentes sur certains disques que nous avons beaucoup de mal à refaire avec Jean Michel, pensant que cela est déjà trop entendu. C’est là que nous avons surement tort, car étant trop en immersion dans le groupe depuis toutes ces années, on manque de recul, on auto-centre le projet musical sur nos personnes, notre jeu, nos idées. Il y a forcément des répétitions, des mélodies qui se ressemblent mais cela fait partie du processus. L’idée que l’on se fait de notre groupe est totalement déformée par le fait que nous mélangeons notre ressenti sur l’histoire du groupe, les bons comme les mauvais moments, avec une réflexion sur notre avenir conjugué au présent. Nous sommes nés à une époque ou le disque régnait, aujourd’hui c’est différent, mais en même temps nous restons convaincus de l’intérêt de notre musique. On est un peu mégalos, prétentieux angoissés, voire ambitieux contrariés un groupe de Rock quoi !

La présence de deux satellites autour de notre planète nous permet donc de retrouver des lieux et inspirations égarées au fil du temps. Il y a comme une certaine jubilation de se remettre à faire des choses très rock et les mélanger à d’autres univers plus mélodiques. On ne se prive pas d’aborder un thème de Jig ou de gavotte, une tarentelle ou un andro. On essaye juste de les jouer avec notre son du moment, et ça marche…

Concernant celui-ci, on se laisse guider par une approche individuelle de notre instrument. Les références sont forcément présentes, elles permettent de communiquer précisément entre nous : là pour un choix rythmique, là pour une couleur d’accords.

On écoute Beck, Les Raconteurs, Stivell à l’Olympia, Allman Brothers Blues Band, Charlebois, Grèn sémé…

Pierre et Hibu

Pierre et Hibu

Il y a toujours des points convergents, puis parfois une fulgurance qui te nourrit et donne un sens au moment présent, à ce besoin de renouvellement permanent.

C’est passionnant.

Le travail en groupe nécessite une communication de tous les instants, elle est nécessaire pour se rassurer et souder les musiciens. Il y a en permanence un regard sur l’autre, une interprétation personnelle de ces moments intimes, qui influencent le résultat final. On dit d’ailleurs souvent que « cela s’entend sur la bande ». C’est une expression qui traduit une fragilité naturelle nécessaire qui se transforme en une vraie force dont on ne maîtrise que peu d’éléments mais que l’on souhaiterait vraiment entendre sur le disque.

Les textes sont en français et en anglais. Je me suis senti plus à l’aise sur certains titres en anglais, surtout eu envie de me faire plaisir et rejoindre ainsi le concept général de l’album basé sur les répétitions et les moments d’improvisation nés de celles-ci. La différence entre les deux langues se situe surtout au niveau du sens, et de l’interprétation. Je ne peux pas avoir la même approche avec une langue que je maitrise bien moins qu’une autre, je me sers de l’anglais pour ses sonorités qui m’aident à me concentrer sur l’énergie, l’harmonie et le mouvement. Je reviens ainsi aux origines de Cardell sans chercher à trop théoriser sur le sujet. Les sujets abordent comme souvent dans mes textes le « vivre ensemble », le concept de groupe étant un laboratoire naturel de recherches, on va parler de Climat, d’exil, de solitude, de blues et de voyages…

Les grilles d'accords sur un vieux cahier de travaux pratiques.

Les grilles d'accords sur un vieux cahier de travaux pratiques.

Voici où nous en sommes, nous vous donnerons rapidement des nouvelles.

A très bientôt !

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